Groupe de travail interinstitutions des Nations Unies sur l’Économie Sociale et Solidaire (UNTFSSE), dont le RIPESS est un membre actif, a tenu son deuxième colloque technique à Trente, en Italie, les 21 et 22 novembre. L’objectif était de renforcer la capacité du groupe à accroître la visibilité et la reconnaissance de l’ESS à l’échelle mondiale, ainsi que de promouvoir la création et le partage des connaissances sur l’ESS et le développement durable. Voici un résumé des aspects les plus importants.
Écrit par Yvon Poirier, vice-coordinateur du RIPESS Intercontinental
Le RIPESS est membre observateur de l’UNTFSSE depuis sa création en septembre 2013. Nous avons participé à toutes les activités depuis lors, soit par le biais de réunions en ligne (3-4 par an), de conférences telles que la conférence de Genève en juin dernier, et de symposiums techniques tels que le premier à Rome en 2016 et la réunion de Trento.
Comme expliqué sur le site web de l’UNTFSSE, les membres sont des agences des Nations Unies telles que l’OIT, l’UNRISD, UNCTAD, UNDESA, etc. Le RIPESS est l’un des douze observateurs officiels. Il convient de mentionner que même si seuls les membres décident, les observateurs participent pleinement à tous les aspects de la discussion.
L’UNTFSSE affirme clairement que les organisations de l’Économie Sociale Solidaire (ESS) telles que le RIPESS sont essentielles car nous représentons un réseau mondial avec des membres sur tous les continents, du niveau local aux réseaux nationaux. Nos réseaux partenaires, FMDV et GSEF, étaient également présents.
Nous étions quatre représentants du RIPESS, Denison Jayasooria, David Thompson, Jason Nardi et Yvon Poirier.
Le principal objectif du symposium était de renforcer la capacité du Groupe de travail en :
- Accroître la visibilité et la reconnaissance de l’ESS à l’échelle mondiale, en particulier en tant que moyen approprié d’atteindre et de localiser les ODD
- créer un environnement favorable à l’ESS à différents niveaux ;
- contribuer à la création et au partage des connaissances en matière d’ESS et de développement durable et inclusif.
L’UNTFSSE s’est mis d’accord sur trois grandes priorités pour les années à venir :
- Faire adopter par l’Assemblée générale des Nations Unies une résolution reconnaissant l’ESS. Même si beaucoup de progrès ont été accomplis vers la reconnaissance de l’ESS ces dernières années, par exemple la Déclaration du centenaire de l’OIT sur l’avenir du travail adoptée en juin dernier, cette reconnaissance complète et formelle est essentielle pour qu’elle puisse imprégner le travail de toutes les institutions des Nations Unies, ainsi qu’un outil important que tous les pays peuvent adopter dans leurs propres politiques.
- Renforcer le centre de connaissances. Des connaissances considérables existent déjà, mais il faut les développer à tous les niveaux. Par exemple, l’une des prochaines étapes consistera à intégrer l’ESS dans les programmes d’enseignement à tous les niveaux, depuis l’enseignement primaire jusqu’aux programmes universitaires. Une première étape consistera à cartographier ce qui existe déjà. Notre site socioeco.org travaille en partenariat. L’objectif n’est pas de dupliquer ce qui existe déjà, mais, comme son nom l’indique, d’agir comme un centre névralgique.
- Développer un programme pour que les agences des Nations Unies puissent réaliser des projets d’ESS dans différents pays. D’après leur expérience, certains pays sont prêts à financer de tels programmes comme ils le font pour aider les pays à adopter des activités vertes afin de réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Dans le cas de ce nouveau projet, des réseaux d’ESS tels que le RIPESS seront impliqués dans la conception du nouveau programme ainsi que dans sa réalisation dans différents pays.
Notre délégation soutient ces priorités, dans lesquelles nous sommes déjà impliqués. Nous avons également pu mieux connaître les délégations de nouveaux observateurs qui ont rejoint l’UNTFSSE ces derniers mois, tels que le CIRIEC (Centre international de recherche et d’information sur l’économie publique, sociale et coopérative), EURICSE (European Research Institute on Cooperative and Social Enterprises) et EUCLID, deux réseaux européens.
Comme ce fut le cas pour le premier symposium à Rome, les membres et les observateurs ont tenu des réunions parallèles à la fin de la première journée. Contrairement à la réunion de Rome où nous étions 6 organisations, cette fois 9 observateurs ont participé. Nous sommes parvenus à un consensus sur l’idée d’accroître l’échange d’informations entre nos organisations.
Pour ce faire, nous avons convenu d’une approche inclusive de tous les observateurs, en partie parce que nous avons maintenant doublé le nombre de membres. Au lieu de maintenir le groupe consultatif mis en place après le symposium de Rome, que nous n’avons pas pu maintenir très actif, nous avons décidé de créer une liste interne en utilisant des groupes google ou un outil similaire. Le principal objectif initial est l’échange d’informations sur les événements, les publications, etc.
Comme l’explique le programme du symposium, l’accent a été mis sur la notion d’unité d’action. L’UNTFSSE elle-même, y compris les observateurs, doit mettre en pratique cette notion pour renforcer la capacité à mettre en œuvre avec succès les priorités convenues.
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