Du 29 au 30 octobre 2019 s’est tenue au Palais des congrès de Yaoundé, la 4e édition des Journées nationales de l’Economie Sociale (JNES) organisées par le Ministère des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (MINPMEESA) du Cameroun.
Avec pour thème « l’Economie au cœur du développement inclusif au Cameroun » et réunissant un peu plus de 400 acteurs de l’économie sociale de part et d’autre, ces journées avaient pour objectif principal de permettre aux activités des Unités de l’Economie Sociale (UES) d’induire un développement inclusif au Cameroun à travers des partenariats multiformes. Faisant ressortir l’importance de la mise en réseau des UES pour un développement inclusif, c’était l’occasion pour le Réseau national de l’Economie Sociale (RESSCAM) d’inviter ces unités à une mutualisation des efforts pour l’atteinte d’une vision commune : faire de l’innovation sociale un levier de transformation du Cameroun. Ce qui devra passer par la professionnalisation et la structuration des UES mais également l’implication de toutes les parties prenantes dans ce processus.
Les allocutions, exposés thématiques et travaux en ateliers ayant meublé ces trois jours ont permis d’étayer les enjeux et les défis de l’économie sociale ainsi que la mise en exergue des atouts de l’Economie Sociale dans le développement local. La loi-cadre régissant l’Economie Sociale au Cameroun devra servir de socle pour sa matérialisation. Bien qu’il existe une multitude de réseau d’acteurs de l’Economie Sociale, force est de constater l’absence d’une synergie forte entre ces différents acteurs. Ce qui opacifie la portée de leurs actions dans le dessin d’un écosystème global de ce secteur.
De plus, il est primordial de mettre sur pied des dynamiques de coopération et de collaboration devant servir d’amorce à la structuration de cette autre économie. Au regard de la convention de collaboration qui vient d’être signée entre le Ministère des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (MINPMEESA) et le RESSCAM, le décor est désormais planté pour une véritable plateforme de convergence des différents mouvements de l’Economie sociale ainsi que la valorisation du potentiel du RESSCAM pour un développement soutenable des territoires. A ce titre, un appel a été lancé à l’endroit des acteurs de l’Economie Sociale pour une coopération d’abord nationale entre unités et réseau d’acteurs c’est-à-dire autour du RESSCAM, ensuite sous-régional : le RESSCAM étant membre du Réseau africain de l’Economie Sociale et Solidaire (RAESS) et enfin internationale au travers du Réseau intercontinental de promotion de l’Economie Sociale et Solidaire (RIPESS).
En outre, soutenir la participation des acteurs de l’Economie Sociale aux fora internationaux de l’Economie Sociale et Solidaire à l’instar du Forum Social mondial des Economies Transformatrices (FSMET) devant se tenir à Barcelone en Espagne en 2020, permettra à ces derniers non seulement de disposer d’un espace d’information et d’échange des bonnes pratiques mais également de contribuer au renforcement des leurs capacités. Ce qui conduira inéluctablement à la dynamisation de cette manière d’entreprendre autrement.
Somme toute, l’ensemble des recommandations formulées à l’endroit du MINPMEESA à l’exemple des projets et programmes d’accompagnement des UES, l’implication des Collectivités territoriales décentralisées dans la promotion et le développement de l’Economie Sociale, la mise sur pied d’une finance solidaire en vue d’accompagner les UES, et la contribution à la l’autonomisation des UES à travers des stratégies d’autofinancement permettra au Cameroun de s’arrimer aux nouvelles exigences du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire en constante évolution.
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