Déclaration collective du groupe de travail de l’Économie Sociale, Solidaire et Environnementale, tous les Droits et Obligations de l’Homme (ESSE-DHO)/FMDH-Marrakech 2014
Marrakech, Forum mondial des droits humains, 29 novembre 2014.
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Invités par les organisateurs du Forum Mondial des Droits de l’Homme à Marrakech (Maroc) du 27 au 30 novembre 2014, des représentantes et représentants de l’économie sociale et solidaire venant de tous les continents se sont réunis pour établir la présente déclaration ;
Considérant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre 1966 et du lien déterminant que ces droits jouent en faveur des autres Droits Humains fondamentaux dont ils font partie intégrante ;
Considérant que la permanence de la pauvreté et la faiblesse de la démocratie dans le monde en général et en Afrique en particulier et l’inégale répartition des richesses sont les obstacles de l’insuffisance du progrès des Droits Humains ;
Considérant toutes les discriminations faites aux populations vulnérables et notamment les populations issues des migrations ;
Nous, les soussignés représentant les différentes organisations régionales, nationales et internationales et les collectifs engagés dans ce domaine, réunis pour définir la place de l’ESS dans l’ordre international de développement et les voies du progrès pour un monde plus juste :
Affirmons notre soutien et notre compassion aux populations qui vivent des drames et des catastrophes humanitaires dans le monde, et en particulier aux sinistrés des inondations ayant récemment frappé le sud du Maroc, ainsi qu’aux populations africaines exposées à la fièvre hémorragique à virus Ebola ;
Déclarons notre volonté de donner à l’ESS la place qu’elle doit prendre dans les différentes politiques de développement pour corriger l’injustice économique, les inégalités entre Citoyennes et Citoyens, dans le cadre de l’alternative d’approches pour le développement ;
Estimons indispensable de renforcer la place des femmes dans la Société et de donner à toutes les citoyennes et tous les citoyens des chances égales d’accéder à l’éducation, la santé et en vue du développement ;
Considérons que la promotion des alternatives d’approches pour le développement équitable doit se faire dans le respect des Droits Humains et à travers les principes de concertation et de démocratie participative, permettant à toutes et à tous d’y apporter leur contribution ;
Recommandons aux pouvoirs publics d’accorder une attention particulière au déroulement des pratiques de participation demandée à la société civile ;
Souhaitons que les objectifs du Millénaire post-2015 des Nations Unies ouvrent des nouveaux engagements pour garantir une répartition plus juste des richesses et permettent d’ouvrir de nouvelles opportunités de développement équilibrées en tenant compte des réalités des territoires les moins avancés ;
Considérons comme indispensables l’humanisation et la socialisation de la prévoyance sociale et des investissements financiers afin que la place de la personne humaine et de son environnement soit au cœur des objectifs de développement ;
Rappelons que la société civile doit inscrire, d’une manière concertée et responsable, sa contribution aux partenariats publics – privés, tout en accordant une attention particulière à la régulation sociale et économique en faveur des populations marginalisées ;
Estimons enfin que les Nations Unies doivent repenser leurs mesures de soutien et d’accompagnement des organisations et des réseaux de la société civile afin de permettre à ces derniers de jouir d’une certaine visibilité internationale par rapport aux questions transnationales et d’un statut opérationnel, accepté par tous, capable de faire émerger le travail des organisations à caractère régional : à ce titre nous réclamons les moyens de mise en œuvre du plan d’action adopté en 2012 à New-York lors de la clôture de l’année internationale des coopératives ;
Reconnaissant les liens très forts entre les droits humains et les valeurs de l’ESS, il est recommandé que la croissance économique attendue pour le continent africain soit partagée équitablement d’une manière juste au profit d’un développement durable et inclusif.
Demandons que les États adhèrent au Groupe Pilote International de l’Économie Sociale et Solidaire, lancé en parallèle de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies le 22 Septembre, destiné à soutenir les Politiques Publiques en faveur de l’ESS.
Les représentantes et représentants de l’économie sociale et solidaire venant de tous les continents – Collectif associatif international de l’économie sociale et solidaire présent au FDMH, Marrakech, 29 novembre 2014.