Le RIPESS Intercontinental a assisté à la 110e Conférence internationale du travail en tant qu’observateur au cours des deux dernières semaines, après avoir été l’organisation qui a officiellement présenté l’ESS à l’OIT en 2009.

Le RIPESS se félicite du choix du Conseil d’administration du Bureau international du Travail de tenir la discussion générale sur les thèmes de l’ESS et le travail décent au milieu de la situation mondiale actuelle de crises multiples, (Covid-19, guerres, environnement, alimentation et finances) pour démontrer que le temps de l’ESS est vraiment venu. 

La forte détermination de la Task Force inter-agences des Nations Unies sur l’ESS, dans laquelle le RIPESS a joué un rôle actif, et son influence au sein de l’OIT, expliquent le choix du thème de la conférence de cette année.

De plus en plus de personnes, y compris au sein du système des Nations Unies, considèrent l’importance et la pertinence de l’ESS comme un paradigme économique global et une alternative au capitalisme, et toutes les organisations de l’ESS célèbrent ces conclusions comme un accomplissement: la transition vers un système dans lequel les personnes et l’environnement sont au centre, et non l’accumulation et l’exploitation des ressources économiques, humaines et environnementales, est désormais plus proche. Par conséquent, les ODD le sont aussi.

La session plénière de cet événement a réuni des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs de 187 Etats membres de l’OIT, adoptant vendredi dernier 10 juin 2022 la Résolution et les Conclusions sur le travail décent et l’économie sociale et solidaire, qui est disponible ici en plusieurs langues.

Au cours de cette réunion mondiale, le RIPESS a eu l’occasion de présenter notre 25 ans d’expérience, depuis les mouvements de base jusqu’au niveau mondial pour la promotion d’une économie par et pour les gens, pour répondre à leurs besoins, pour une vie digne.

Après ces deux semaines, nous avons conjointement tiré nos propres conclusions sur ces journées, que vous pouvez lire ici  Dans ce document, nous avons analysé notre histoire et nous l’avons mise en relation avec les conquêtes réalisées au fil du temps et jusqu’à aujourd’hui. Nous n’avons pas seulement collaboré à ces conférences en tant qu’observateurs, mais nous travaillons depuis 25 ans, ce qui nous rend très fiers du travail de cette ILC 2022, qui porte ses fruits de manière intercontinentale.

D’autre part, et dans son intervention du 31 mai, notre représentante Judith Hitchman a souligné la volonté de travailler à la mise en œuvre des conclusions de la CIT au niveau continental et national, en collaborant avec les bureaux régionaux de l’OIT en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, étant donné notre forte présence dans ces régions. Non seulement en répondant au quatrième point de discussion (qui demandait que des mesures concrètes et immédiates soient prises dès maintenant) ; mais en résumant nos arguments et notre raison d’être en tant que promoteurs et défenseurs de l’ESS. Vous pouvez trouver son intervention ici.

Intervention de Judith Hitchman le 31 Mai.

 

Enfin, et pour compléter le compte-rendu de notre participation, nous avons enrichi les éclairages du débat avec nos perspectives sur les 3 autres points de discussion qui peuvent être téléchargés ici.

Concernant le premier point, sur une définition de l’économie sociale  solidaire, nous proposons l’utilisation du groupe de travail de l’ONU qui a été adopté en 2014. Cette définition, basée sur la définition de Johannesburg de 2009, a été convenue et est le résultat d’un effort collectif des agences des Nations Unies et des organisations et réseaux de l’ESS.

Le deuxième point, concernant les moyens par lesquels l’ESS peut atteindre le travail décent, les ODD et améliorer la vie des gens, nous présentons un rapide examen de l’histoire de l’ESS et de son utilisation à travers l’histoire pour trouver spécifiquement des solutions aux problèmes abordés par ce numéro : nous appelons au soutien du gouvernement pour les structures qui doivent être mises à l’échelle et intégrées, tout en restant vigilant que les modèles de gouvernance des organisations de l’ESS, les droits de l’homme et le caractère collectif restent intacts.

Le troisième point aborde la question de l’administration publique et des efforts du gouvernement en faveur d’une plus grande ESS. Nous donnons des exemples qui démontrent clairement que les négociations et les partenariats avec l’État (y compris les régions et le niveau municipal/local) et les différents partenaires sociaux sont non seulement importants, mais aussi essentiels, pour développer des économies durables et inclusives. C’est essentiel pour obtenir à grande échelle un travail décent pour tous, une protection sociale et un logement pour tous et pour lutter contre le changement climatique.

Enfin, le quatrième point englobant notre vision et ayant trouvé une réponse majoritaire dans notre intervention, nous pouvons conclure comme Judith :

« À cette fin, nos membres, dans les différents continents et pays, seront certainement heureux d’y travailler dans un esprit de solidarité, avec tous ceux qui souhaitent renforcer l’ESS dans leurs pays respectifs. »